Publié le 12/10/2018 | Christian ROSELUND | PV MAGAZINE
Publié le 12/10/2018 | Christian ROSELUND | PV MAGAZINE
Alors que l’administration Trump place les idéologues pro-charbon dans des positions clés du pouvoir et continue de minimiser ou d’ignorer la gravité des changements climatiques, le district et la ville qui héberge le gouvernement fédéral américain se préparent à définir en matière d’énergies renouvelables une législation plus ambitieuse que n’importe quel autre Etat américain jusqu’à présent.
Mardi 9 octobre 2018, le conseil municipal de Washington DC a tenu la première des deux audiences prévues pour un projet de loi qui imposera aux services publics opérant dans le district de produire 100% de leur électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2032.
Cela doublerait la réglementation actuelle qui ne leur impose à ce jour que 50% d’énergie renouvelable dans leur consommation.
À ce jour, la politique la plus ambitieuse en matière de d’énergies renouvelables aux États-Unis s’applique à Hawaï, qui préconise l’utilisation à 100% d’énergies renouvelables dans l’électricité d’ici 2045. La Californie a un objectif similaire, mais exige 100% de ressources zéro carbone d’ici 2045 ; ce qui pourrait inclure d’autres technologies.
Ce projet de loi exige également que 70% des crédits d’énergie renouvelable utilisés pour remplir cette obligation proviennent d’installations avec lesquelles le service public a conclu un contrat d’électricité d’une durée de 7 ans ou plus.
Le projet de loi B22-0904 fixerait non seulement ce mandat ambitieux pour les énergies renouvelables, mais exigerait également que les services publics achètent au moins 5% de leur électricité à partir de l’énergie solaire d’ici 2032.
Selon les données du département américain de l’énergie, Washington D.C. a généré 52 gigawattheures d’électricité solaire en 2017, soit moins de 0,5% de la demande du district. Ce projet de loi nécessiterait 3 fois plus d’énergie solaire que celle-ci d’ici la fin de 2019 et 10 fois plus d’ici 2032.
Il est peu probable que tout cela soit construit à Washington DC même, car le district densément peuplé achète actuellement la quasi-totalité de son électricité de l’extérieur. Cependant, la norme en matière d’énergie solaire commence réellement en 2033.
Pour référence, Washington D.C. avait 53 MW d’énergie solaire au dernier décompte. En supposant un facteur de capacité de 15%, atteindre le plafond de 1,68 GW signifierait environ 2,2 térawattheures de production annuelle d’électricité, soit environ 20% de la demande annuelle actuelle du district.
Le projet de loi B22-0904 doit passer par deux comités avant un vote final : la commission des transports et de l’environnement et la commission du commerce et du développement économique. Cependant, le projet de loi semble semble partir en position de force. Non seulement le B22-0904 a été présenté par cinq des 13 membres du conseil, y compris le président du conseil Mendelson, mais il a recueilli le soutien de trois autres membres du conseil en tant que co-sponsors. Cela signifie qu’une majorité a exprimé son soutien.
Interrogé sur CBS ce dimanche 14 octobre à ce sujet, le président américain a exprimé son climatoscepticisme d’une autre façon. “Je pense qu’il y a quelque chose en train de se produire, que quelque chose change, mais que ça peut revenir en arrière”, a déclaré le locataire de la Maison Blanche, laissant ainsi entendre que ce que nous vivons ne serait que passager. Et Donald Trump a ajouter, contre toutes les affirmations scientifiques en la matière: “Mais je ne sais pas si le changement climatique est causé par l’homme”. Pourtant, un rapport commandé par son propre gouvernement est plutôt clair à ce sujet.
Ce n’est pas nouveau, Donald Trump n’est pas vraiment sensible à l’écologie, ni aux multiples alertes des scientifiques concernant le changement climatique. En 2012, il écrivait sur Twitter que la Chine était à l’origine de ce phénomène. En 2015, celui qui était candidat à l’investiture républicaine avait expliqué sans ciller qu’il ne “croyait pas” au réchauffement de la planète, qu’il qualifiait alors de “canular”. En 2018, Donald Trump ne pense plus que le changement climatique est une intox, mais croit que le climat peut “revenir en arrière”.