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Question de France Culture : Peut-on s’alimenter uniquement en énergies vertes ? A quel prix ?

Publié le 12 décembre 2019 - Mis à jour le 4 mai 2024

« Passer à 100% d’énergie renouvelable, c’est possible ? » Voici la question qu’a posé France Culture à Philippe Blanc, directeur de recherches à Mines Paris Tech. Autoconsommation solaire, filière éolienne, gaz à effet de serre, de nombreux sujets ont été abordé lors de cet entretien. Pas le temps d’écouter le podcast ? Pas d’inquiétude ! Comwatt synthétise pour vous cette interview.

Les énergies vertes, une solution pour lutter contre le réchauffement climatique

Les énergies renouvelables sont présentées comme une solution à l’urgence climatique. En effet, les émissions de CO2 ne cessent d’augmenter. C’est bien pour cela que « la France se donne pour objectif d’atteindre 32% d’énergie renouvelable dans son mix énergétique » comme le rappelle France Culture

Vers 100% d’énergies renouvelables en France ?

En France, il n’est pas encore possible aujourd’hui de s’alimenter uniquement en énergies vertes. Mais ce n’est pas le cas partout. Philippe Blanc le souligne « Certains pays sont déjà passés à du 100% électricité renouvelable, mais ce sont des pays qui ont des situations géographiques et orographiques très particulières, essentiellement basées sur l’hydraulique. » On peut penser au Costa Rica, pays d’Amérique Centrale dont le mix énergétique est composé à 99,99% d’énergies renouvelables.

Effectivement, les énergies renouvelables sont fluctuantes et les capacités de stockage encore limitées. Via le photovoltaïque et l’éolien, la production d’électricité est tributaire des conditions climatiques. Par exemple, si le vent tombe du fait d’un anticyclone, les éoliennes auront tendance à moins produire. Un phénomène qui pourrait conduire à un manque d’électricité sur le réseau. Toutefois, comme le met en exergue l’expert : « Il est peu probable, à l’échelle d’un pays, qu’on ait une baisse de production éolienne et solaire en même temps à plusieurs endroits de la France. » Le risque de black out lié aux énergies vertes est donc peu envisageable.

D’autre part, le réseau d’électricité se modernise pour devenir intelligent. C’est ce qu’on appelle les smart-grids. Il permet au gestionnaire de réseau de mieux appréhender les demandes et les pointes de consommation et de « tirer parti du foisonnement spatial des énergies renouvelables ».

Les panneaux solaires et les éoliennes, « vraiment verts » ?

Comme tout objet fabriqué au niveau industriel, la production de panneaux solaires et d’éolienne consomment de l’énergie. Mais, elles polluent bien moins que les centrales thermiques à charbon ou au gaz. D’après l’intervenant : « Pour une production photovoltaïque d’1 kWh, on va émettre au sens des analyses de cycles de vie 55 g de CO2 équivalents. » A titre de comparaison la centrale thermique au charbon émet environ « 500 ou 600 g de CO2 équivalent par kWh ».

La question des terres rares dans la fabrication des panneaux photovoltaïques

De nombreux clichés circulent sur les panneaux solaires. Selon certains, ils seraient peu respectueux de l’environnement car seraient fabriqués avec des terres rares.

Il n’y a pas de terres rares dans les panneaux solaires de type cristallin (94% du marché).

Philippe Blanc démontre l’inverse. Selon lui « 94% de la filière photovoltaïque est basé sur du silicium, qui n’est pas une terre rare et qui n’est pas en tension en terme de demande, même pour subvenir aux besoins futurs du développement photovoltaïque. »

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Et le recyclage dans tout cela ?

La filière française de recyclage des panneaux photovoltaïques est très performante. Comme le fait savoir Philippe Blanc, dans l’Hexagone « on atteint des taux de recyclage déjà de 85% » pour les panneaux solaires. D’autant plus que les panneaux solaires ont une durée de vie d’environ 30 ans actuellement et ne cessent d’améliorer leur performance temps au niveau du rendement que de la recyclabilité.

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L’autoconsommation solaire, un « système énergétique décentralisé »

Position défendue depuis longtemps par Comwatt : les énergies renouvelables et notamment les solutions d’autoconsommation individuelle et collective permettent de repenser le modèle énergétique français et de gagner en indépendance énergétique. C’est ce qu’explique Philippe Blanc dans l’interview, « une des forces des énergies renouvelables, c’est d’être capable de produire de l’énergie décentralisé ».

Adepte de l’autoconsommation solaire, Philippe Blanc affirme avoir installé sur son toit des panneaux photovoltaïques. Un moyen pour lui de s’engager dans la transition énergétique mais aussi de faire des économies sur ses factures d’énergie. Il le résume d’ailleurs très bien. Les panneaux solaires « vont produire une énergie qui va me revenir 9 centimes par kWh. 1kWh que j’achète au réseau, avec Enercoop ou EDF me coûte entre 15 et 18 centimes par kWh. Donc déjà je produis une électricité qui est moins chère que celle que j’achète ». 

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Produite chez lui, cette énergie potagère peut également être revendue pour subvenir aux besoins d’autres foyers. Comme le met en avant l’expert « Toute l’énergie que je ne consomme pas sur ma maison, je peux la revendre 10 centimes par kWh au réseau. En faisant ça, j’efface une partie de ma consommation et je soulage le réseau. » Dès lors, l’investissement dans les panneaux solaires permet aux consommateurs d’être gagnant tant en matière d’écologie que de pouvoir d’achat.

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