Stockage virtuel ou batterie virtuelle ; quelques définitions pour commencer
Qu’est ce que le « virtuel » ?
C’est quelque chose qui est susceptible d’exister mais qui reste sans effet dans le présent. Exemple : Il est enfermé dans un bonheur virtuel. Le stockage virtuel n’est donc pas un stockage d’énergie mais une astuce d’écriture comptable qui donne l’illusion d’un stockage. Tout est virtuel…comme dans MATRIX, le célèbre film de science fiction.
Qu’est ce que le stockage virtuel de l’électricité ?
Autant le dire tout de suite. Aux Etats unis c’est un super système…mais pas en France. Pourquoi ?
Quand un autoproducteur produit davantage d’électricité qu’il n’en consomme, il a la possibilité de donner cette électricité à son fournisseur d’électricité. En échange, le fournisseur lui rend plus tard quand l’autoproducteur en a besoin. Si on s’arrête là, cela serait super simple et vraiment intéressant car le réseau est ainsi utilisé comme une batterie infinie et gratuite.
C’est comme cela que cela fonctionne aux Etats Unis et dans beaucoup de pays comme la Belgique. Cela s’appelle en terme technique « Le net metering » : comme si le compteur tournait à l’envers. Et oui rappelez vous nos vieux compteurs à disques que nous avions avant….avec du solaire en autoconsommation, il tournait à l’envers. Mais ces vieux compteurs sont maintenant tous remplacés par des compteurs Linky qui compte dans les deux sens mais qui ne tourne pas à l’envers.
En France, ce n’est pas rentable.
En France, il y a une réglementation qui vient ajouter des taxes et des frais de réseau à cette transaction. En France, c’est le consommateur d’électricité qui paye le transport et les taxes. Ainsi quand vous payez 100€ d’électricité en France, vous payez en réalité 33€ d’électricité, 33 € de transport et 34€ de taxes et contributions. (voir cet article, comment bien comprendre sa facture d’électricité)
Donc quand un autoconsommateur souhaite récupérer l’électricité qu’il a donné gratuitement au fournisseur, il doit payer les taxes et les frais de transport, soit 66% du prix normal de l’électricité….soit 9,5 c€/kWh
Aie Aie Aie…cela devient moins intéressant que pour nos amis Américains et Belges.
En synthèse, le stockage virtuel ou batterie virtuelle se résume à confier son électricité en trop au réseau et de la récupérer en payant « seulement » les taxes et le transport
Combien coûte réellement le stockage virtuel pour un particulier ?
Le stockage virtuel a des frais fixes et des frais variables.
Les frais variables :
Si vous payez 18 c€ / KWh votre électricité, le stockage va vous couter environ : 9,5 c€ TTC à chaque fois que vous allez stocker 1 kWh. (ce qui représente le prix du transport et les taxes)
Le cout complet pour 1 année de stockage virtuel dépend de l’utilisation (ou pas) d’une box énergie.
- Sans la Box Comwatt
Si vous avez un kit d’autoconsommation de 3 kWc (20m2) et que vous n’avez pas de box énergie, vous allez consommer votre électricité le soir et le matin, alors que vos panneaux solaires produisent en journée. Conclusion, vous allez devoir stocker virtuellement votre production solaire non consommée sur place à un prix de 9,5c€/kWh, ce qui représente 70% de l’énergie produite par vos panneaux, soit 3 000 kWh/an, ce qui fait environ 280 € par an de frais de stockage….Aie..Aie..Aie.
- Avec la Box Comwatt
Dans le cas ou vous auriez une box énergie, cette box va synchroniser la consommation avec la production. Dans cette hypothèse, vous allez consommer presque tout sur place, environ 85%, ce qui va faire un stockage virtuel qui ne va représenter que 630 kWh/an ce qui fait environ 50€ de frais de stockage par an. C’est déjà mieux.
Les frais fixes :
Il y a des frais de mise en service et de fonctionnement qui dépendent du fournisseur d’électricité. Impossible de donner ici les prix de tout le monde mais pour vous donner un ordre de grandeur il faut compter pour une installation de 3kWc en stockage virtuel :
- 150 € pour la mise en service une fois pour toute
- des frais d’abonnement au stockage virtuel de l’ordre de 36 € par an
Dans le contexte actuel, utiliser le stockage virtuel vous oblige à quitter EDF et de passer chez un fournisseur alternatif, qui depuis la crise de l’énergie, va vous facturer votre électricité 30 à 40% plus cher.
(EDF vend à perte depuis la mise en place du bouclier tarifaire, c’est le contribuable qui paye donc une partie de la facture des français)
Il existe une alternative au stockage virtuel. C’est le stockage Comwatt via le réseau public.
Dans cette hypothèse, l’électricité produite est largement consommée sur place grâce à la box, puis ce qui est produit mais non consommé sur place est revendu au réseau à 10 c€/kWh puis acheté plus tard au prix normal, soit 18 c€/kWh.
Ainsi a chaque fois que vous utiliser le « stockage Comwatt via réseau public », cela va vous couter 18-10 = 8 c€/kWh.
La question qu’il faut se poser maintenant est : Que faire pour optimiser sa consommation ? Quelle est la solution la plus rentable pour un particulier ?
Comparatif entre le stockage virtuel et le stockage Comwatt
Il apparait que pour cette famille de 4 personnes, le stockage de son électricité va lui coûter plus de 6 400 € avec le stockage virtuel, alors qu’avec le stockage Comwatt, cette famille va gagner 83 €. Pour ceux qui savent compter, pourquoi hésiter ?
Pourquoi certains artisans et fabricants proposent-ils le stockage virtuel, un système aussi désavantageux pour les particuliers ?
La batterie virtuelle est attractive uniquement si la revente de surplus au réseau public est impossible, ce qui est très très rare (1% des cas ). Ainsi pour 99% des projets, Comwatt ne recommande pas le stockage virtuel, sauf si c’est une entreprise.
En effet, le stockage virtuel peut avoir un avantage pour les entreprises qui consomment beaucoup d’électricité et qui payent peu de frais de transport et de taxes. Donc dans ce cas la batterie virtuelle peut avoir un intérêt. Mais pour les particuliers, ce n’est pas du tout rentable.
Une raison invoquée par certains défenseurs du stockage virtuel est de mettre en avant une très légère simplification des démarches administrative et les délais de déblocage des fonds de l’emprunt bancaire plus rapide. Ce mince avantage pour l’artisan est très loin de compenser l’immense perte pour le consommateur. Car il est important de savoir que le choix du stockage virtuel est irréversible, impossible de revenir en arrière. La prime à l’investissement et la revente de surplus sont deux avantages perdu pour toujours par le particulier qui choisi le stockage virtuel.
Dans les années qui viennent, Comwatt espère que la réglementation évolue vers l’autoconsommation collective et vers les communautés d’énergie. Mais tant que la réglementation actuelle ne change pas, le stockage virtuel reste un miroir aux alouettes.