L’EPO augmente les performances des sportifs à court terme mais a des effets négatifs à long terme. L’autoconsommation n’a pas besoin d’EPO pour se développer !
A ce jour, en France, il est possible de vendre l’énergie renouvelable produite ou l’utiliser sur place en autoconsommation. Quand un producteur souhaite la revendre à un prix subventionné par une taxe (payée par tous les consommateurs, la CSPE), il doit respecter des règles administratives contraignantes comme l’intégration bâti (il faut enlever les tuiles pour que les panneaux fassent l’étanchéité) et payer un raccordement réseau (environ 1 500€ pour un particulier).
Mais quand il décide d’autoconsommer son énergie, il n’a aucune de ces deux contraintes et il ne bénéficie dans ce cas d’aucune subvention. La bonne nouvelle c’est qu’avec la baisse du prix du matériel, l’autoconsommation sans subventions est devenue la solution la plus rentable depuis 2015. Les autoproducteurs doivent simplement s’assurer qu’ils ne produisent pas davantage qu’ils ne consomment car dans ce cas-là l’électricité non consommée est vendue à un prix très bas (6c€/kWh). C’est la première fois dans l’histoire des renouvelables que l’énergie solaire n’a plus besoin de subventions pour être rentable.
Nous venons d’apprendre que le gouvernement souhaite faire un cadeau empoisonné en proposant aux producteur de leur acheter sans aucune contrainte toute l’énergie produite à 19,1c€/kWh (versus 6c€/kWh aujourd’hui – tarif T5). Avec cette mesure, les utilisateurs n’auront plus besoin d’adapter leur production à leur consommation. Toute l’énergie qu’ils produiront pourra être injectée si elle n’est pas consommée. Par exemple si vers midi le producteur produit 9 KWh et consomme 1 KWh, il va réinjecter 8 KWh à un tarif subventionné à 19,1c€/kWh. Cette subvention sera financée par la CSPE, une taxe payée par tous les consommateurs d’électricité.
Pourquoi ponctionner tous les Français pour subventionner une énergie qui est déjà rentable sans subvention ? Actuellement il y a 300 000 particuliers qui revendent toute leur énergie aux réseaux à un tarif subventionné. Si d’ici 2020 nous subventionnons l’autoproduction nous allons devoir subventionner environ 400 000 nouveaux producteurs, ce qui va peser plus de 4 Milliards d’euros de taxes sur 20 ans.
Fin 2010, avec la baisse brutale des tarifs d’achat photovoltaïque, l’emploi dans la filière a été divisé par 2, car les tarifs avantageux créent une bulle qui quand elle éclate, efface tous les gains précédents. Avec l’autoconsommation, nous avons la possibilité de partir sur des bases saines, sans béquilles, sans subventions, pourquoi lui créer un point de fragilité ?
L’autoconsommation n’a pas besoin de subventions mais d’une réglementation sur l’énergie enfin adaptée à la production décentralisée. Pourquoi est-il possible de vendre sur “le bon coin” son canapé et qu’il est impossible de vendre de l’énergie à son voisin ? Pourquoi le pilotage du secteur de l’électricité est centralisé alors que le mode de production va devenir décentralisé ?
A l’époque du lancement du programme nucléaire, il fallait une coordination centralisée pour être efficace, avec la décentralisation de la production d’énergie, c’est toute l’organisation qu’il faut revoir. EDF par exemple, tire sa force de sa présence dans les régions, avec les difficultés actuelles du groupe, EDF décide en ce moment de recentraliser ses activités, à contre-courant de tout ce qui fonctionne ailleurs. La solution est pourtant simple, développer les circuits courts, mettre les régions au coeur du dispositif et ainsi retrouver notre bon sens paysan nécessaire au développement de l’énergie potagère et de l’énergie maraichère.
Grégory Lamotte