En cette semaine de pré-rentrée, revenons sur l’un des événements marquants de cette été. La conférence « Place au soleil » s’est déroulée au ministère le 28 juin 2018 avec Sébastien Lecornu, secrétaire d’État à Transition écologique et solidaire.
Ce fut l’occasion pour le Secrétaire d’Etat d’intervenir et de lancer la mobilisation pour accélérer le déploiement de l’énergie solaire en France. Ce sont ensuite succédés à la tribune, les dirigeants des grands groupes énergéticiens, dont Isabelle Kocher, Directrice Générale du Groupe Engie dont nous vous retranscrivons l’intervention.
“Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, Messieurs et Mesdames les Parlementaires, Mesdames et Messieurs les Elus, Mesdames et Messieurs les Présidents, Chers collègues,
Je pense que si nous sommes réunis ici dans cette salle c’est que nous pensons que le solaire est une énergie d’avenir et je suis heureuse que soit annoncée ce soir toute cette série de mesures qui je pense sont très bien pesées et fort à propos. […]
Je dirais que tout ce que nous observons en France et ailleurs dans la baisse des coûts, nous incite à accélérer encore. Je gardais un chiffre en tête, que je voudrais vous rappeler ce soir : au début des tarifs de rachat d’énergie solaire en France je me souviens – ça m’est resté tellement c’était important – le premier tarif de rachat c’était 700 euros du mégawattheure.
Nous sommes tous un peu ici des spécialistes de l’énergie, je pense qu’on peut dire que 700 €/MWh c’était absolument exorbitant. Nous en sommes en France aujourd’hui, vous savez comme moi à 70 €, parfois moins parfois plus ça dépend des régions, mais voilà, on a gagné un facteur 10 et tout ceci nous incite à accélérer encore. […]
Je me réjouis de ce point de vue que Monsieur le Ministre vous ayez, si j’ai bien compris, maintenu les mécanismes d’incitation directe pour les collectivités locales, je crois que c’est absolument fondamental. Il faut créer un intérêt commun pour évidemment fédérer l’ensemble de ces de ses efforts.
Je me réjouis que le gouvernement ait pris ce sujet du solaire vraiment avec vigueur, avec ambition, je pense que la méthode que vous avez mis en place, d’ailleurs auparavant sur d’autres technologies, est la bonne. C’est une méthode participative, je suis admirative du nombre de réunions qui ont eu lieu, de workshops, on m’en a fait un résumé tout à l’heure et je trouve cela très impressionnant.
Nous avons beaucoup promu et soutenu les mesures que vous avez annoncées. La simplification administrative. Je garde en tête, qu’il y a deux ans nous avions un délai d’instruction de 10 mois il est passé ces derniers temps à 18 mois. Il faut arriver à le ramener à 10 mois maximum. Je pense que c’est accessible avec ce que vous avez annoncé ce soir. Il y a un enjeu de vitesse dans la mise en œuvre cette technologie, c’est absolument évident. […]
L’adaptation du cadre juridique à l’ensemble des applications qui sont très diverses et puis la démocratisation de l’autoconsommation et je me réjouis là aussi du fait que vous ayez étendu les dispositifs de soutien à l’autoconsommation collective, qui est là dans le paysage résidentiel français, et qui est un moyen de démultiplier évidemment les cas d’application.
C’est une très belle première étape, elle permet d’aborder la suite, la suite c’est notamment une PPE, qui va donc être préparée pour la fin de l’année et je sais que les travaux sont très intenses dans ce domaine. La PPE moi ce que j’en attends c’est qu’elle donne de l’ambition au développement de cette filière et qu’elle donne de la visibilité. Parce que pour organiser les filières industrielles, pour investir dans l’innovation, pour structurer tout cela, il faut de la visibilité. Je crois que c’est la prochaine étape sur laquelle vous travaillez et à titre personnel je voudrais vous en remercier.
Je n’ai pas être plus long que cela j’aurais peut-être simplement à rappeler un petit peu l’équation mondiale. Au fond, nous avons la chance, comme beaucoup d’entre vous, d’être présent dans beaucoup de pays, le solaire à l’évidence sera une partie importante du mix énergétique futur, du cocktail énergétique si je puis dire.
Les spécialistes nous disent que si on faisait vraiment valoir la totalité du potentiel solaire mondial il couvrirait 20 fois les besoins en énergie mondiale. Je pense que c’est un calcul théorique mais qui donne bien, quand même, l’ordre de grandeur. Le solaire est un gisement pratiquement inépuisable. Il ne pourra pas faire face à l’ensemble des besoins, bien entendu, moi je crois en un mix des énergies, mais il jouera un rôle important.
C’est donc un gisement important, il y en a partout dans le monde, pas exactement dans les mêmes proportions, nous sommes bien d’accord, mais par définition il y en a partout et on voit qu’en France, qui n’est pourtant pas l’un des pays les plus ensoleillées du monde, on arrive à faire baisser les coûts du solaire à des coûts raisonnables. Donc il y en a beaucoup, il est réparti, il est flexible, je pense que c’est celle des technologies renouvelables qui est la plus flexible dans son emploi, puisqu’on peut le mettre en œuvre dans le cadre de très grandes centrales, mais aussi à de petites échelles et c’est la raison pour laquelle le solaire de toiture se développe si bien. Tout cela fait que c’est une énergie intéressante et qu’elle viendra probablement représenter une partie importante du cocktail à côté du gaz, à côté de l’hydrogène, à côté d’un certain nombre de technologies qui vont permettre d’aller progressivement vers un monde sans carbone.
Merci pour cette première étape qui vient donc d’être franchie, qui, je pense, permet à l’ensemble des acteurs de finalement réhausser les ambitions que nous pouvons avoir et je vous donne tous rendez-vous pour les prochains mois et notamment moi j’attends avec beaucoup d’impatience ce qui va être décidé dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Merci beaucoup.”