Le soleil a entamé sa ronde de 365 jours, il y a peu et 2019 a laissé place à 2020. Mais quel bilan pour le soleil lors de sa ronde précédente ? Quels faits notables doit-on retenir de 2019 ? Quelles sont les perspectives du photovoltaïque et de l’autoconsommation pour 2020 ? A l’occasion de la nouvelle année, Comwatt fait le point avec vous !
Bonne nouvelle pour la planète ! 2019 a été une année de croissance importante pour le solaire photovoltaïque. Avec 16,7 GW d’installations réalisées en 2019, l’énergie solaire photovoltaïque enregistre un bond dans son développement. Aujourd’hui, l’Union européenne témoigne d’une puissance de 131,9 GW. Elle supplante ainsi l’énergie nucléaire en terme de puissance installée. En effet, l’atome dispose à l’heure actuelle d’une capacité de 118 GW.
Pour plus précis, le parc nucléaire a une puissance installée plus faible que le solaire mais comme 1 GW nucléaire produit autant que 6 GW solaire (soit un ratio 1/6), il va falloir attendre encore un peu pour que la quantité d’électricité solaire produite sur un an dépasse la production nucléaire.
Comment est calculé ce ratio de 1/6 ?
En France les centrales nucléaires produisent en moyenne 71% du temps. Ce qui fait qu’une centrale nucléaire produit a sa puissance nominale en moyenne durant : 24h X 365J X 71% =6 220 h/an. En France un panneau solaire produit autant que si il avait fonctionné a sa puissance nominale 1000 h/an dans des conditions standard de température et d’ensoleillement (1000W/m2 et 25°C). On a donc un ratio de 1000/6220 = proche de 1/6
Le boom du solaire
Comme le résume Walburga Hemetsberger, PDG de SolarPower Europe, a déclaré : «Le solaire dans l’Union européenne est en plein essor. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de croissance solaire, avec plus de nouvelles capacités solaires installées que toute autre technologie de production d’électricité en 2019. Ce boom des installations démontre que le solaire en Europe est sur la bonne voie, et avec un leadership audacieux en matière de climat de la nouvelle Commission, l’énergie solaire peut contribuer à faire du pacte vert pour l’europe une réalité. »
D’ailleurs, c’est l’énergie la plus plébiscitée d’Europe. En effet, selon SolarPower Europe, 90% des européens pensent que l’énergie solaire est le meilleur outil pour lutter contre le réchauffement climatique. Avec des coûts toujours plus faible, l’énergie solaire produit peu de CO2 et ne génèrent aucun déchet dangereux. Elle se présente donc comme une solution durable en matière de transition énergétique.
Mais comment expliquer cette croissance exponentielle de l’énergie solaire ? Simplement car il s’agit d’une énergie renouvelable extrêmement compétitive en termes de coûts. Comme le met en relief Aurélie Beauvais, directrice des politiques chez SolarPower Europe « cette demande accrue peut être attribuée à la compétitivité-coût de l’énergie solaire – c’est souvent la source de production d’électricité la moins chère – ainsi qu’à l’échéance imminente pour les États membres d’atteindre leurs objectifs nationaux en matière d’énergie renouvelable pour 2020. Les pays de l’UE ont également commencé à préparer leur stratégie pour respecter le paquet « énergie propre » de la Commission européenne, qui fixe un objectif de 32% d’énergies renouvelables d’ici 2030 ».
De nombreux pays européens l’ont bien compris. En effet, sur 28 États membres 26 ont installés plus d’infrastructures photovoltaïques, à savoir de panneaux solaires en 2019 qu’en 2018. Dans le peloton de tête on trouve en numéro, l’Espagne. Pays hôte de la COP 25, la péninsule ibérique a ajouté 4,7 GW a ses capacités de production photovoltaïque. Et l’Espagne n’est pas prête de s’arrêter. Ayant décrété l’urgence climatique, elle ambitionne d’atteindre 37 GW d’installations photovoltaïques d’ici 2030. Et l’autoconsommation photovoltaïque pourrait avoir un rôle clé. Si l’on en croit les experts de Union Photovoltaïque Espagnole (UNEF), le développement de l’autoconsommation solaire pourrait être « de 300 MW à 400 MW par an ». C’est pour cette raison que depuis 2019, Comwatt commercialise ses solutions en Espagne via ses partenaires distributeurs.
Derrière l’Espagne, on retrouve l’Allemagne. Longtemps numéro 1 du développement du solaire en Europe, l’Allemagne a installé 4 GW de plus à ses capacités. Souhaitant sortir définitivement du nucléaire en 2023 et du charbon en 2038, l’Allemagne est très engagé dans la transition énergétique et cherche à passer à un mix électrique 100% renouvelable. A l’heure actuelle, les énergies vertes représentent plus de 40 % du mix électrique allemand du fait du parc éolien et solaire grandissant.
En troisième position, les Pays-Bas. Alors que la production d’électricité des Pays-Bas est encore largement dominé par le gaz, Mark Rutte, le premier ministre a déclaré vouloir mettre un terme à l’extraction de gaz naturel à horizon 2030. Et pour cause, le gisement de Groningue, surexploité, a été à l’origine de tremblements de terre mettant en danger la sécurité des habitants de la zone. Les Pays-Bas se sont donc lancés dans le développement plus intensif du solaire. Une bonne nouvelle puisqu’à l’heure actuelle, les énergies renouvelables représentent seulement 6,6% du mix énergétique du pays. Le développement devrait d’ailleurs s’intensifier l’an prochain puisque les Pays-Bas se sont en engagés à porter à 16% la part des énergies renouvelables dans leur consommation d’ici fin 2020.
En quatrième pilier du solaire en Europe : la France. Avec 1,1 GW de plus, l’Hexagone porte ses capacités solaires photovoltaïques à 9 GW. L’autoconsommation solaire a contribué à ce développement. Au troisième semestre 2019, s’il on en croit le syndicat des énergies renouvelables, on comptait 58 192 auto-consommateurs en France. Quasi inexistante en 2014, l’autoconsommation individuelle s’est envolée ces dernières années permettant aux consommateurs de gagner en indépendance énergétique et d’économiser sur leurs factures d’électricité, comme le montre le graphique ci-dessous.
Et ces chiffres devraient encore augmenter puisque la France ambitionne d’installer 40 GW de capacités en plus à horizon 2028. Selon la PPE (programmation Pluri-annuelle de l’énergie) qui s’appuie sur une étude RTE, la France aura 4 Millions de sites en autoconsommation en 2035, soit une maison sur 4 en France.
Enfin, la Pologne a fait croitre ses capacités de 784 MW. Une jolie avancée pour le pays, dont le charbon constitue encore la principale source d’énergie. En effet, les coûts décroissants des panneaux solaires incitent de plus en plus les consommateurs polonais à se tourner vers des solutions d’autoconsommation.
Si 2019 a été une belle année pour le solaire, 2020 devrait également l’être. SolarPower Europe prévoit une forte croissance pour l’année qui s’ouvre concernant les installations solaires photovoltaïques. Elles pourraient être portées à 164,8 GW. C’est ce qu’explique Michael Schmela de SolarPower Europe : « L’énergie solaire étant la source d’énergie la plus populaire parmi les citoyens de l’UE, ainsi que la plus polyvalente, et avec la poursuite des réductions de prix, nous ne sommes qu’au début d’une longue tendance à la hausse pour le solaire en Europe ».
A l’heure actuelle, les énergies renouvelables représentent 17,5% dans la consommations finale d’énergie dans l’union européenne. Mais, les tendances liées au développement du solaire devrait permettre à l’Europe d’atteindre l’objectif de 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie des 28 Etats-Membres.
A moyen terme, d’après l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), le solaire photovoltaïque devrait continuer à se développer au travers de l’autoconsommation. Selon l’AIE, d’ici 2024, plus de 100 millions de toits se verront équipés en panneaux photovoltaïques.
Avec un potentiel de 11 400 km2 de toitures, la France a tout intérêt à continuer sur sa lancée et à développer encore davantage le photovoltaïque en 2020.