Les énergies renouvelables progressent et c’est indéniable ! D’après l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la planète devrait se doter de 50% de plus de capacités d’énergies renouvelables. Dans ce contexte, l’énergie solaire devrait jouer un rôle clé. Via l’autoconsommation, elle drainera la production d’électricité. Comwatt fait le point sur ce rapport édifiant.
Le rapport est formel : les énergies renouvelables seront la deuxième source de production d’électricité à horizon 2024, derrière le charbon. Et pour cause, la transition énergétique a déjà commencé. Si l’on en croit l’Agence Internationale de l’Énergie, la part des énergies renouvelables dans la production mondiale d’électricité est estimée aujourd’hui à 26% et continuera de croître. Elle atteindra ainsi 30% en 2024. Au total, les nouvelles installations d’énergies renouvelables augmenteront la capacité mondiale de production d’électricité de 1 200 gigawatts supplémentaires. A titre de comparaison, cela équivaut à la capacité totale actuelle des Etats-Unis. Belle performance à venir donc pour les énergies vertes !
Mais comment expliquer ce développement des énergies renouvelables ? Comme bien souvent par le contexte économique. En effet, les énergies renouvelables représentent déjà plus de 70% des nouveaux investissements globaux dans l’énergie. Soutenue par bon nombre de politiques publiques, cette tendance devrait se renforcer dans les prochaines années.
Non, ce serait trop beau ! « Les énergies renouvelables constituent déjà la deuxième source d’électricité au monde, mais leur déploiement doit encore s’accélérer si nous voulons atteindre les objectifs à long terme en matière de climat, de qualité de l’air et d’accès à l’énergie », a déclaré Fatih Birol, directeur de l’AIE. En effet, si les énergies vertes se développent les émissions de gaz à effet de serre continuent également à progresser. Dès lors, il appartient aux gouvernements, aux entreprises et aux citoyens de s’engager davantage dans la transition énergétique.
Toutes les énergies renouvelables ne se développent pas à la même vitesse. Et s’il y a bien une énergie qui se démarque, c’est le solaire. Le rapport de l’AIE le met d’ailleurs en avant : le solaire photovoltaïque représentera 60% de la progression des énergies vertes dans le monde.
Mais alors, quelle est la raison de ce phénomène ? Encore une fois, cela s’explique par l’économie. Comme le résume Fatih Birol, « Alors que les coûts continuent de baisser, nous sommes de plus en plus incités à accélérer le déploiement du solaire photovoltaïque ».En effet, les panneaux solaires autrefois relativement chers sont de plus en plus abordables. Fabriqués principalement en Chine, leur prix de production diminue chaque année alors que leur rendement augmente. Cette conjoncture devrait se poursuivre dans les 5 années à venir. L’AIE prévoit que leurs prix diminueront encore de 15% à 35% d’ici 2024.
On l’a bien compris, le prix des panneaux solaires devrait fortement baisser dans les années à venir. Une aubaine pour les consommateurs particuliers. En effet, en installant des panneaux solaires sur leur toits les particuliers de par le monde devraient réduire leur dépendance aux énergies fossiles mais aussi leur facture d’électricité. Plus besoin d’acheter de l’énergie à un producteur quand on peut la produire soi-même et à moindre coût. Et les consommateurs l’ont bien compris.
Dans les années à venir, l’autoconsommation individuelle devrait donc se déployer de plus en plus rapidement. On peut penser qu’elle se développera selon le principe de la “S Curve” ou Courbe en S, comme le montre le graphique ci-dessous. Comme la plupart des disruptions technologiques que nous avons connues, après un début calme, elle fera face à une période de folle accélération avant de se stabiliser. C’est l’évolution qu’a subi le téléphone mobile. Si peu de personnes en étaient équipés il y a 25 ans, il est devenu un objet incontournable du quotidien. L’autoconsommation solaire, ayant vocation à se démocratiser, pourrait suivre le même chemin.
C’est en tout cas ce que veut croire l’Agence Nationale de l’Energie. L’organisme international prévoit que l’autoconsommation solaire des particuliers doublera dans les 5 années à venir. A horizon 2024, plus de 100 millions de toits seront équipés en panneaux photovoltaïques. D’après l’AIE, les marchés à plus fort potentiel par habitant seront :
Mais la France peut, elle aussi, jouer la carte de l’autoconsommation photovoltaïque. Avec 71% d’électricité issue du nucléaire, elle a tout intérêt à s’engager dans le sens de l’histoire et se tourner vers l’énergie solaire. En effet, l’atome est en passe d’atteindre ses limites, tant pour des raisons de sûreté nucléaire avec un parc vieillissant qu’économique puisqu’il coûte de plus en plus cher à produire.
Comme toute innovation, le déploiement du solaire est notamment lié au contexte politique et économique. Dès lors, il appartient aux Etats d’accompagner le développement de l’autoconsommation photovoltaïque d’un point de vue financier, de la sécurité mais aussi des normes juridiques. Comme le rappelle Fatih Birol, « Le potentiel des systèmes photovoltaïques distribués est à couper le souffle, mais son développement doit être bien géré afin de concilier les différents intérêts des propriétaires de systèmes photovoltaïques, des autres consommateurs et des sociétés d’énergie et de distribution ». Si l’on prend l’exemple de la France, certaines normes juridiques et administratives sont encore trop lourdes. Elles découragent bien souvent les citoyens d’organiser des systèmes d’autoconsommation collective pourtant rentables et écologiques.
Pour vous aider à mieux comprendre le rapport de l’AIE, l’équipe de Comwatt a préparé une synthèse sous forme d’infographie.