Après une année marquée par de fortes augmentations du tarif réglementé d’EDF, l’envol des prix risque de continuer. En effet, par le biais de l’Arenh (Accès régulé à l’énergie nucléaire historique), EDF est obligé de vendre aux autres fournisseurs jusqu’à 100 TWh d’électricité nucléaire au tarif avantageux de 42€/MWh, au nom de la concurrence. Mais face à l’augmentation des prix de gros sur le marché, les fournisseurs alternatifs d’électricité ont demandé 147 tWh d’électricité nucléaire. Un dépassement du plafond qui se traduira forcément par une augmentation des prix pour le consommateur final. L’équipe de Comwatt fait le point avec vous.
Vers une nouvelle hausse des prix de l’électricité
Pour bien comprendre l’augmentation des prix, il convient de bien comprendre comment sont établis les tarifs de l’électricité. En France, le tarif de l’électricité, celui que vous payez sur votre facture, est déterminé par 3 facteurs :
- le prix de production ;
- les tarifs d’acheminement ;
- les taxes sur l’énergie.
Globalement, chaque axe correspond à un tiers de la facture. En matière de production, les fournisseurs peuvent être eux-mêmes producteurs ou l’acheter à un tiers. De nombreux fournisseurs ne sont pas eux-mêmes producteurs. Ils se contentent juste de revendre de l’électricité. Pour s’approvisionner en électricité, les fournisseurs alternatifs ont donc plusieurs choix :
- Acheter de l’électricité nucléaire à EDF via le mécanisme de l’Arenh ;
- Se tourner vers les marchés de gros de l’énergie ;
- Acheter de l’électricité à des producteurs locaux.
L’Arenh a été mis en place en France pour permettre le développement de la concurrence. En proposant un tarif très (trop) bas de l’électricité nucléaire, cela permettait de mettre fin au monopole d’EDF. C’est d’ailleurs pour cela que de nombreux fournisseurs optent pour l’Arenh. Tout simplement car le prix de l’électricité nucléaire est fixé par les pouvoirs publics à 42€ /MWh quand les marchés de gros proposent une énergie à 48€/le MWh.
Depuis 2010, malgré l’augmentation des coûts liés au nucléaire, le tarif de l’Arenh n’a jamais été révisé. Acheter via l’Arenh est donc une solution de facilité pour les fournisseurs. Cependant pour protéger EDF, dont l’Etat reste l’actionnaire majoritaire, le plafond de l’Arenh est établi à 100 TWh maximum. Lorsque la demande le dépasse, comme cela a été le cas en 2019 et comme c’est le cas pour 2020, les fournisseurs sont obligés de se fournir ailleurs au risque de voir les prix s’envoler.
Pourquoi ne pas augmenter le plafond de l’Arenh ?
Pour éviter cette situation, certains parlementaires sont en faveur d’une augmentation du plafond de l’Arenh. Ils souhaitent le porter à 150 TWh. Une hausse du plafond qui ne convient pas à EDF. Pour le fournisseur historique, elle se traduirait par un manque à gagner de 600 millions d’euros.
Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, est donc monté au créneau estimant que « les fournisseurs se sont comportés comme des cigales, en profitant de la rente du nucléaire sans investir dans de nouvelles capacités de production. » Pour lui, la solution réside dans une augmentation du tarif de l’Arenh. Ce qui impliquerait également une augmentation des tarifs de l’électricité.
Quelles solutions pour éviter la hausse ?
Solution 1 : se fournir chez des producteurs locaux
Comme il est possible d’acheter des tomates chez un producteur local plutôt qu’au supermarché, on peut acheter de l’électricité chez des producteurs locaux. C’est d’ailleurs que ce font de nombreux petits fournisseurs en France, comme notre partenaire, Mint Energie. Ce dernier choisit de s’approvisionner auprès de producteurs d’énergies renouvelables présents sur le territoire français. Il peut ensuite proposer à ses clients des offres d’électricité verte de grande qualité.
Et contrairement aux idées reçues, les offres vertes ne sont pas plus chères que les offres classiques. En effet, certains arrivent à proposer des offres jusqu’à 12% moins chères que le tarif réglementé de vente.
Solution 2 : développer l’autoconsommation en France
Mais le meilleur fournisseur vert, c’est vous ! En installant des panneaux photovoltaïques sur votre toit, vous bénéficiez de l’énergie verte la moins chère sans perdre en qualité. En effet, sur l’électricité photovoltaïque produite chez vous, vous ne payez ni les coûts de production, ni les coûts d’acheminement, ni les taxes sur l’électricité. Exactement comme si vous consommiez les tomates que vous aviez plantées.
C’est pourquoi, chez Comwatt, pour faire baisser les tarifs de l’électricité, nous pensons que la solution ne réside pas dans une augmentation du plafond de l’Arenh. Nous sommes certains que la France a tout à gagner à développer les énergies renouvelables, tant sur un plan économique qu’écologique.
En cela, l’autoconsommation solaire, a un rôle clé à jouer. Elle peut permettre aux consommateurs français de reprendre la main sur leur fourniture d’énergie et de gagner en pouvoir d’achat. Du gagnant-gagnant pour les Français et pour la planète ! Mais pour cela, l’Etat doit s’engager. Si l’autoconsommation individuelle est facile à mettre en place, il existe de nombreuses barrières administratives freinant le développement de l’autoconsommation collective. Au nom d’une vraie concurrence, nous souhaitons donc que l’Etat français puisse libérer le potentiel de l’autoconsommation collective (voir notre manifeste). Les Français doivent pouvoir participer à la transition énergétique, pour un meilleur respect de l’environnement tout en améliorant leur pouvoir d’achat.