Le coût de production ne détermine pas à lui seul le montant de la facture. L’électricité en France coûte aux ménages en moyenne 17 centimes par kilowattheure (kWh). Ce qui nous place dans la moyenne haute des pays de l’Union européenne. Dans la majorité des cas, les prix sont compris entre 10 et 20 cts/kWh, selon des données portant sur l’année 2017 et publiées le 7 août 2018 par l’institut de statistiques de la Communauté européenne (Eurostat).
Tour d’horizon des prix de l’électricité en Europe
Selon cette publication d’Eurostat, la France se situe en dessous de la Belgique, pays où cette énergie est la plus chère (28 cts/kWh), du Danemark (27 cts/kWh), du Portugal (24 cts/kWh), de l’Irlande (21 cts/kWh), de l’Autriche (19 cts/kWh), de la Grèce (18 cts/kWh), du Royaume-Uni et de la Lettonie (17,5 cts/kWh).
Mais au-dessus de Malte, pour quelques dixièmes de centimes, de la Slovénie et de la Suède (16 cts/kWh), du Luxembourg et des Pays-Bas (15,5 cts/kWh), de la Pologne et de la République tchèque (15 cts/kWh), de la Slovaquie (14,5 cts/kWh), de la Finlande (14 cts/kWh), de l’Estonie, de la Roumanie et de la Croatie (12 cts/kWh), de la Hongrie (11,5 cts/kWh), de la Lituanie (11 cts/kWh) et de la Bulgarie (9,5 cts/kWh).
A noter : les données n’ont pas pu être compilées pour l’Allemagne -où l’électricité est très onéreuse-, l’Italie, l’Espagne et Chypre
En France, les taxes représentent un tiers du prix
Au regard de ces chiffres, l’idée répandue que le nucléaire -qui constitue l’essentiel de l’électricité produite en France- ne coûte pas cher ne devrait pas faire long feu. Sans même parler du coût du démantèlement des vieilles centrales ou de l’enfouissement des déchets, rappelons simplement que le prix de l’électricité dépend d’une série de conditions jouant sur l’offre et la demande. Il s’agit notamment, rappelle Eurostat, de la situation géopolitique, du bouquet énergétique national, de la diversification des importations, des coûts de réseau, des coûts liés aux mesures de protection de l’environnement, des conditions climatiques. Sans oublier les taxes, les impôts et la TVA appliquée aux ménages.
Le prix final se décompose finalement en trois parties : le coût de production, l’acheminement, les taxes et contributions. Une électricité fournie à un prix relativement faible comparé aux autres pays, peut ainsi être facturée au prix fort si les taxes sont importantes. Cette répartition diffère d’un Etat à l’autre. Ainsi, en France, selon un autre tableau élaboré par Eurostat, le coût de base de l’électricité s’élève à 11 cts/kWh (6cts/kWh pour la production et 5 cts/kWh pour l’acheminement) et les taxes (TVA comprise) à 6 cts/kWh, soit un tiers du prix final.
Au Danemark, l’équilibre est inversé avec un coût de base (9,5 cts/kWh) qui ne représente qu’un tiers du prix final alors que les taxes s’élèvent aux deux tiers (17,5 cts/kWh). En Belgique, les proportions sont semblables à celles de la France mais avec un prix de base bien plus élevé (17 cts/kWh) et des taxes pesant un tiers du total (11 cts/kWh). Proportions semblables en Bulgarie, pays où cette énergie est la moins chère de l’UE, mais à une échelle bien plus petite (6 cts/kWh pour le prix de base et 3,5 cts/kWh pour les taxes).