Pourquoi les générateurs solaires et éoliens peuvent-ils remplacer les autres moyens de production ?
3 raisons principales
1ère raison : le prix de revient le moins cher du monde
Le prix de production de l’électricité avec du solaire a été divisé par 10 en 10 ans. En 2017 en France, il est possible de produire avec du solaire sans subventions à 40 €/MWh. Pour rappel le charbon est à 50 €/MWh, le gaz est à 60 €/MWh et les dernières générations de centrales nucléaires sont à 110 €/MWh (2).
L’éolien baisse également très vite. Depuis 40 ans le solaire et l’éolien produisent une électricité de moins en moins chère, et ce n’est que le début. Toutes les projections donnent à terme un prix de moins de 10 € /MWh en 2027. Aucune autre source d’électricité ne peut rivaliser.
2ème raison : les coûts de transport de l’électricité sont plus chers que l’énergie transportée
Contrairement aux renouvelables, le prix actuel du transport de l’électricité ne baisse pas et devient plus important que le prix de production de l’électricité. Ainsi en France pour un particulier, le prix de l’électricité c’est 33% de la facture, 67% de la facture c‘est le transport et les taxes. Donc quand un particulier produit de l’énergie en autoconsommation sur sa toiture il ne paye ni transport ni taxes. Ainsi en 2017, brûler du charbon, du gaz, de l’uranium à zéro euro la tonne, coûte plus cher que l’autoproduction solaire.
3ème raison : un délai de déploiement très rapide
Entre le début des études et les premiers électrons injectés, il faut en moyenne 5 ans pour une centrale à gaz ou au charbon, et plus de 15 ans pour une centrale nucléaire. Avec les énergies solaires et éoliennes on-shore, les délais de construction dépassent rarement 2 ans. C’est pour cette raison que devant l’incertitude sur le prix des combustibles au delà d’un horizon de 2 ans, le leader italien Enel comme bien d’autres, a choisi de ne construire que des générateurs renouvelables.
Regardons la dynamique actuelle dans le secteur des télécoms pour anticiper ce qu’il va se passer dans le monde de l’énergie. Dans les pays en voie de développement, les utilisateurs n’ont jamais utilisé de téléphone filaire, ils sont passé directement au smartphone. Avec des vitesses de déploiement bien plus rapides que les pays développés. Ainsi en 2017 au Kenya le paiement par smartphone atteint en 2016 50% du PIB : sur ce sujet le Kenya est bien plus en avance que l’Europe, les USA et même la Chine.
Utiliser du gaz, du charbon ou du nucléaire, nécessite de lourdes infrastructures qui mettent des dizaines d’années à se mettre en place. Des gazoducs, des ports de commerce, des lignes à haute tension, des compétences locales pointues, etc.. Dans un monde qui va de plus en plus vite, le solaire et l’éolien sont plus simples à mettre en œuvre, plus rapides et s’adaptent à une demande d’énergie qui change rapidement.
Le stockage est le dernier point de blocage mais des solutions méconnues existent dès 2017.
Dans ce monde qui va s’électriser de plus en plus avec du solaire et de l’éolien, la difficulté ne va plus être de produire de l’électricité mais de synchroniser la production renouvelable fluctuante et la demande. En effet, nous avons plusieurs mois de capacité de stockage de gaz, de charbon ou de pétrole, mais juste quelques minutes de stockage électrique. Les moyens de stockage électrique actuels sont insuffisants ou trop onéreux. En mobilité, la batterie va progressivement devenir rentable dès 2018 mais dans nos logements, nous allons devoir attendre plus de 10 ans.
Faut-il alors attendre cette date pour opérer le basculement vers les renouvelables ?
Heureusement la cavalerie arrive ! Nous avons à notre disposition, dès 2017, l’internet de l’énergie (Comwatt par exemple), mobilisable en quelques mois, et à un prix très bas. Cette technologie permet de déplacer les consommations électriques sans impacter le niveau de confort des usagers. Par exemple en France, nous avons 15 millions de cumulus qui peuvent stocker et destocker environ 150 GWh par jour, ce qui donnerait beaucoup de souplesse au système électrique. Le cumulus n’étant qu’un exemple parmi les appareils (voiture électrique, congélateur, chauffage, ..) dont nous pouvons facilement déplacer le moment de leur consommation pour la synchroniser sur la production renouvelable.
En matière de transition énergétique, beaucoup d’acteurs cherchent des excuses pour ne pas agir. Ils expliquent que le problème ne vient pas d’eux mais de la technologie qui n’est pas encore mature.
Cette étude de Stanford démontre clairement que la technologie nécessaire à la transition énergétique est déjà là, elle attend juste des acteurs courageux capables de la déployer, pour le plus grand bonheur de tous et principalement des plus démunis.
- Août 2017, « 100% Clean and Renewable Wind, Water, and Sunlight All-Sector Energy Roadmaps for 139 Countries of the World », de Mark Z. Jacobson, Mark A. Delucchi, Zack A.F. Bauer, Savannah C. Goodman, William E. Chapman, Mary A. Cameron, http://dx.doi.org/10.1016/j.joule.2017.07.005
- LCOE 10.0, publié en 2017 par la Banque Lazard