On se croirait dans le scénario d’un film catastrophe, mais c’est pourtant la réalité : en cette année 2017, depuis le 2 août dernier, nous avons consommé la totalité des ressources que la Terre peut produire sur une année. Nous consommons plus vite que ce que la planète a la capacité de renouveler, la conséquence étant que nous vivons tous à crédit pour le restant de l’année.
Le jour du dépassement des ressources naturelles de la Terre est calculé chaque année par l’association Global Footprint Network. Cet “Earth overshoot day” marque la date à laquelle la consommation d’énergie et des autres ressources naturelles de la Terre par l’homme dépasse sa capacité de régénération sur une année.
Et quand on compare les résultats d’année en année, on s’aperçoit que ce jour du dépassement arrive de plus en plus tôt dans l’année. L’objectif de cette association est de faire prendre conscience aux autorités gouvernementales, aux entreprises et grands groupes industriels mais aussi à chaque individu que les ressources naturelles sont de plus en plus limitées et qu’on ne pourra pas envisager de les exploiter indéfiniment si on souhaite qu’un avenir soit possible sur Terre.
Au-delà d’un constat alarmiste, les membres de Global Footprint Network souhaitent pousser les hommes et les institutions à développer davantage les méthodes de production éco-responsables et l’utilisation des sources d’énergies renouvelables.
La pêche est notamment pointée du doigt dans les résultats affichés, dans la mesure où les activités de pêche intensive épuisent beaucoup trop rapidement les ressources des mers et océans, provoquant la disparition d’une multitude d’espèces qui n’ont pas le temps de se reproduire d’année en année pour compenser les pertes dues à la pêche. Au lieu d’adopter un comportement responsable, beaucoup préfèrent continuer à pêcher de plus en plus profondément en détruisant les fonds marins et la vie qu’ils abritent.
Le jour du dépassement des ressources naturelles de la Terre n’était jamais arrivé aussi tôt dans l’année : il tombait déjà en août en 2016, mais seulement le 3 septembre en 2005, le 3 novembre en 1980 et le 23 décembre en 1970 !
Selon les prévisions, si les ressources naturelles continuent d’être épuisées à ce rythme, le jour du dépassement pourrait arriver en juin d’ici 2030.
Le dépassement des ressources a déjà des effets dans certains pays, qui ne sont bien sûr pas les plus aisés : des zones deviennent des déserts, des villes sont en pénurie d’eau, les sols s’érodent plus rapidement, les ressources halieutiques s’amenuisent, de plus en plus d’espèces disparaissent, des forêts sont détruites, la production agricole est moins fructueuse…
Quelle est la cause principale de ce dépassement prématuré ?
Ce sont surtout les émissions de dioxyde de carbone (CO2), qui sont responsables de plus de la moitié des bouleversements écologiques actuels.
Ce fait n’est pas sans rappeler l’étude de l’ONG Carbon Disclosure Project publiée en juillet 2017 qui dévoilait que 100 entreprises sont responsables à elles seules de 71% du réchauffement climatique à cause de leurs émissions de gaz carbonique ; et plus particulièrement les grands groupes industriels qui poursuivent l’exploitation des énergies fossiles.
Les initiatives se multiplient néanmoins à échelle locale (comme avec le festival de l’écologie et du développement durable à Douai) et à l’échelle du pays tout entier tel que le Costa Rica, qui a réussi l’exploit de produire 97% de son électricité à partir d’énergies renouvelables pendant les trois premiers mois de l’année 2016. Des pays d’Europe comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Portugal sont aussi parvenus à des résultats record au cours de ces dernières années concernant leur production d’énergie renouvelable.