Ce n’est pas une surprise. Au-delà des conséquences environnementales, la pollution dégrade progressivement la qualité de l’air sur Terre. Cette altération, de plus en plus importante, s’accompagne d’effets néfastes pour la santé des populations mondiales. En effet, le CO2, présent en grande quantité dans l’atmosphère, témoigne de danger pour la santé. Les émissions de CO2 étant liées à la production d’électricité, la solution réside donc dans la transition écologique et énergétique.
La mauvaise qualité de l’air est un problème mondial. En effet, si l’on en croit l’Organisation mondiale de la santé (OMS), neuf personnes sur dix respirent un air pollué sur la planète. Comme l’explique l’OMS, “La pollution de l’air peut avoir divers effets à court et à long terme sur la santé. La pollution de l’air en milieu urbain accroît le risque de maladies respiratoires aiguës (pneumonie, par exemple) et chroniques (cancer du poumon, par exemple) ainsi que de maladies cardio-vasculaires.”
En cause, les gaz à effets de serre (GES) et notamment le CO2 ! Aujourd’hui, il représente 76% des GES d’origine humaine. Connu pour ses effets néfastes sur l’environnement contribuant notamment au réchauffement climatique, les rejets de dioxyde de carbone sont également dangereux pour la santé humaine. En 2019, la concentration de CO2 dans l’air a atteint un niveau record. Elle a dépassé les 415 parties par million (ppm) de CO2 en mai dernier, alors qu’elle était en moyenne de 260 ppm pendant l’ère préindustrielle. Et ces chiffres tendent à augmenter. “Non seulement le taux de CO2 dans notre atmosphère augmente, mais il augmente à un rythme croissant” affirme Gernot Wagner, chercheur à l’université de Harvard. “En 2017, nous avons atteint les 410 ppm pour la première fois. Aujourd’hui, nous en sommes à 415 ppm” ajoute-t-il. A horizon 2100, selon les scénarios du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), la concentration CO2 dans l’atmosphère devrait se situer entre 670 ppm et 936 ppm.
Des données inquiétantes en termes de santé. En effet, une trop forte teneur en CO2 peut causer des dommages importants sur la santé. C’est ce que met en avant le Dr Dixsaut, physiologiste à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. “Si on respire un air qui est plus chargé en CO2, l’individu, pour maintenir son équilibre, va augmenter sa concentration de bicarbonate, dans le sang et dans l’ensemble de l’organisme. Or, augmenter cette concentration de bicarbonate va modifier ce qu’on appelle l’équilibre acido-basique et donc modifier un certain nombre d’équilibres, notamment au niveau rénal et neurologique”.
A l’heure actuelle, ces impacts sur la santé s’en font ressentir. D’après l’OMS, ce sont 4,2 millions de personnes qui meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air. Si les rejets de polluants continuent bon train ce sont alors 6 millions de personnes qui pourraient en être victimes d’ici 2050.
Et le monde de l’énergie a sa part de responsabilité dans les émissions de CO2. C’est même lui qui en génère le plus. En effet, la production mondiale d’électricité est drainée par le charbon. Il représente environ 40% du mix énergétique mondial. Energie fossile, elle produit beaucoup de dioxyde de carbone au moment de la combustion. Les chiffres sont d’ailleurs parlant : une centrale à charbon émet 950 g de CO2 par kWh produit (contre 20 pour l’énergie solaire).
Mais malgré son impact catastrophique sur l’environnement, la demande mondiale de charbon continue d’augmenter. « Le monde consomme 65 % de charbon de plus qu’en l’an 2000 », déplore Fatih Birol, le directeur de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Et pour cause, le charbon reste une énergie fossile à très bas coût et permet de fabriquer de l’électricité. Pour des raisons d’indépendance énergétique, la Chine a décidé d’investir majoritairement dans le charbon, et ce, au détriment de la qualité de l’air pour sa population. A l’heure actuelle, l’Empire du Milieu consomme 49% du charbon mondial. Et cette utilisation n’est pas prête de décroître. Comme le fait savoir Fatih Birol “Les centrales électriques au charbon en Asie sont jeunes ce qui fait qu’elles pourraient encore fonctionner pendant des décennies”.
A l’inverse, le charbon semble décroître dans le reste du monde. Aux Etats-Unis, malgré le soutien ouvert de Donald Trump à “King Coal”, la consommation de charbon marque un recul. 57 centrales à charbon ont du fermer leurs portes depuis 2017. Mais est-ce pour le mieux ? Pas vraiment. Petit à petit l’exploitation du gaz de schiste vient remplacer le charbon. Très économique, il témoigne d’un bilan écologique déplorable. Si on en croit une étude menée par l’université de Cornwell (USA), le gaz de schiste pourrait contribuer deux fois plus à la libération de gaz à effets de serre que le charbon…
A côté, l’Europe fait plutôt figure de bonne élève. Bien qu’il continue à occuper une place prépondérante dans la production d’électricité, certains pays prennent le pli d’une sortie du charbon. C’est, par exemple, le cas de l’Allemagne. Alors que le mix énergétique allemand se base à 38% du charbon, l’Allemagne souhaite renoncer progressivement à cette énergie fossile d’ici 2038 au profit des énergies vertes.
Au vu des problèmes générés par le CO2, on comprend mieux l’urgence climatique laquelle nous faisons face. La décarbonation de l’énergie est donc la voie la plus salutaire. C’est également ce que démontre le Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK). Dans une étude, il explique que le recours aux énergies renouvelables pourrait réduire de 80% l’impact de la pollution de l’air sur la santé. Comme le met en avant Gunnar Luderer, chercheur au PIK “Le principal gagnant de la décarbonation est la santé”.
Pour rendre effective la transition énergétique, le PIK ne plébiscitent d’ailleurs l’usage de toutes les “énergies vertes”, au sens commun du terme. En effet, selon lui les bioénergies (biomasse et combustion de produits agricoles) ne sont pas si respectueuses de l’environnement. Cet argument est appuyé par Linde Zuidema, juriste de l’ONG Fern, “les arbres ne poussent pas assez vite pour compenser les émissions initiales de CO2, ce qui veut dire que le bois n’est pas une bonne alternative aux combustibles fossiles.” D’autre part, elles consomment énormément d’espace. Elles entrent donc concurrence avec la production agricole liée à l’alimentation, essentielle surtout au vu de l’augmentation de la population mondiale.
Les énergies hydraulique, éolienne et solaire sont donc les plus fiables en matière de transition énergétique. Et parmi elles, le photovoltaïque occupe une place de choix. C’est ce que croit l’AIE. D’après elle, le solaire photovoltaïque participera à 60% du développement des énergies renouvelables. En effet, peu coûteuse, l’énergie photovoltaïque est aussi facilement déployable. Les panneaux solaires, de moins en moins chers, consomment peu d’espace puisqu’ils peuvent être installés sur les toits des entreprises mais aussi des particuliers.
Ces installations leur permettent de produire eux même une grande partie de leur électricité : c’est ce qu’on appelle l’autoconsommation. Modèle d’avenir, il aide les citoyens à ne plus dépendre des moyens de production centralisés, souvent polluants, comme les centrales à charbon, par exemple. Il leur permet donc de réduire leur dépense en électricité. D’autre part, il permet aux Etats de créer un maillage énergétique plus dense, donc un modèle plus résilient.
En conclusion, les énergies fossiles ont un impact grandissant sur la santé de la population mondiale. La transition énergétique est donc la solution pour limiter ces dangers sur la santé. D’autre part, notamment via l’énergie photovoltaïque, elle permet de créer un modèle énergétique plus économique, plus écologique et plus résilient. Un combo triplement gagnant pour les Etats et leurs citoyens !
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